Buts de l’étudeLe traitement des ostéites du pied et de la cheville est difficile lorsqu’elles s’accompagnent de larges pertes de substance (PDS) cutanées ; les lambeaux musculaires libres sont souvent proposés. Leur taux de succès est cependant plus aléatoire chez les patients à risque. Nous avons utilisé dans ces cas défavorables le muscle soléaire pédiculé à rétrograde sur l’artère tibiale postérieure, lambeau dont nous discutons ici la technique et les indications.Patients et méthodeSept patients, d’âge moyen 55 ans (44–68), ont ainsi été traités pour des PDS cutanées dont les dimensions moyennes étaient de 10 × 7 cm. L’artériographie devait montrer trois axes vasculaires. Le soléaire était prélevé sur mesure avec l’artère tibiale postérieure disséquée jusqu’en rétromaléollaire.RésultatsTous les lambeaux ont été viables. Un seul a du être repris pour une nécrose partielle par dissection itérative. Aucun problème vasculaire distal n’a été observé. Au recul de minimal de 18 mois, les ostéites étaient guéries.ConclusionLe lambeau de soléaire pédiculé sur l’artère tibiale postérieure est un lambeau fiable et efficace. Son territoire d’action peut s’étendre très en distal sur le pied. Le sacrifice délibéré d’un axe vasculaire considéré comme prédominant à la jambe est certainement une décision difficile, mais elle est à mettre en balance avec le risque d’échec d’un lambeau libre sur un terrain défavorable.