ObjectifLa grande prématurité peut être à l’origine de séquelles dans les sphères cognitive et comportementale. Cette étude visait à en évaluer les répercussions dans le domaine visuo-spatial, à l’âge préscolaire.Matériel et méthodesLes données sont issues de l’étude nationale Épipage. Lors de l’évaluation psychologique réalisée à cinq ans, les enfants ont répondu à plusieurs épreuves des batteries K-ABC et WPPSI-R dont six se basent sur des informations visuo-spatiales.RésultatsLes résultats portent sur 183 enfants évalués dans la région Lorraine, qui étaient eutrophiques à la naissance et indemnes de séquelles neurosensorielles. Trente-six enfants étaient nés à terme, 112 étaient grands prématurés (28–32 SA) et 35 très grands prématurés (< 28 SA). Le terme de naissance a eu un effet significatif sur les performances à toutes les épreuves, les enfants nés à terme ayant obtenu des scores plus élevés comparés aux enfants nés grands prématurés et très grands prématurés respectivement : mouvements de main (médiane [espace interquartile] = 9,5 [8–12] versus 8 [7–11] versus 8 [6–11]p = 0,011), reconnaissance de formes (10,5 [9–12] versus 9 [7–11] versus 8 [6–10] ;p = 0,010), mémoire spatiale (12 [2,25–14,5] versus 10 [8–11] versus 8 [4–9] ;p < 0,001). Le niveau d’études de la mère a eu une influence sur les performances à trois épreuves.ConclusionChez les enfants rencontrés pour cette étude, la grande prématurité a eu un impact négatif au niveau de processus visuo-spatiaux et visuo-moteurs. Ces déficits peuvent être source de gênes dans certaines activités scolaires et extrascolaires.