IntroductionLa neuropathie motrice multifocale (NMM) est communément définie comme une maladie affectant exclusivement les nerfs moteurs aux quatre membres. Pour exemple, l’existence d’un déficit sensitif objectif et d’anomalies de la conduction sensitive constituent des critères d’exclusion dans leguidelinepublié en 2006 par un groupe d’experts sous l’autorité de l’European Federation of Neurological Societies et de la Peripheral Nerve Society.MéthodeL’objectif de cette étude rétrospective chez 21 patients, atteints de NMM et inclus selon des critères internationaux [Workshop Report, 2001. 79th ENMC International Workshop. Multifocal motor neuropathy 14–15 April 2000, Hilversum. The Netherlands. Muscle Nerve 11, 309–314], a été de rechercher une diminution significative de l’amplitude d’au moins un potentiel sensitif (PS) pendant une période de suivi de sept ans en moyenne.RésultatsTreize patients (62 %) (groupe 1) présentaient une anomalie d’au moins un PS, dont quatre patients avaient une atteinte d’au moins deux PS versus huit patients (groupe 2) sans anomalie. Aucun patient du groupe 1 n’avait de déficit sensitif clinique objectif. Aucune différence significative concernant l’âge de début, le sexe, le nombre de nerfs moteurs atteints, la protéinorachie, la présence d’anticorps sériques anti-GM1 de classe IgM et la réponse aux immunoglobulines polyvalentes intraveineuses n’a été décelée entre les deux groupes.ConclusionCette étude souligne les difficultés persistantes de la définition de la NMM, et donc de sa distinction d’avec les formes frontières des polyradiculonévrites inflammatoires démyélinisantes chroniques (PIDC) en général, et du syndrome de Lewis-Sumner (SLS) en particulier.