La fibrillation atriale non valvulaire est un problème de santé publique du fait de la fréquence et de la gravité de ses complications emboliques, en particulier, des accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’objectif de ce travail est de faire le point sur les recommandations actuelles pour la prévention des accidents emboliques et sur leur application en pratique gériatrique. Les recommandations de prévention établies en 2001 sur la base des résultats des études randomisées comparant antivitamines K (AVK) et aspirine par rapport au placebo ont été modifiées en août 2006. Les AVK restent recommandés chez les patients à risque élevé d’AVC. Chez les patients considérés à risque modéré, l’alternative est désormais possible entre AVK et aspirine, à dose moindre que dans les recommandations précédentes (75 à 325 mg/j). Le risque absolu d’AVC lié aux facteurs de risque que sont l’avancée en âge, l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque ou le diabète n’est actuellement pas connu. Des études seraient nécessaires de manière à pouvoir affiner les recommandations pour les patients présentant un seul de ces facteurs : aspirine ou AVK ? Chez les patients gériatriques cumulant plusieurs facteurs de risque, les AVK restent sous-prescrits. Une meilleure connaissance du risque embolique de la fibrillation atriale, du risque hémorragique des AVK souvent surestimé, du risque hémorragique de l’aspirine plutôt sous-estimé et des recommandations de prévention serait nécessaire.