Les antivitamines K représentent le traitement de référence de la maladie veineuse thromboembolique (MVTE). La poursuite de ce traitement est déterminée selon deux paramètres principaux : le risque de récidive thromboembolique observé après arrêt du traitement et le risque de complications hémorragiques lié à la poursuite du traitement. Le risque de récidive thromboembolique est faible lorsque l’épisode initial est « provoqué » par un facteur de risque majeur réversible (chirurgie). Chez les patients ayant développé une thrombose veineuse idiopathique (absence de facteur de risque apparent) ou en association avec un facteur de risque persistant, tel un cancer, le risque de récidive est comparativement élevé. En revanche, les résultats des examens biologiques et morphologiques influencent de façon marginale le risque de récidive. L’évaluation de la balance bénéfice–risque doit prendre en compte la fréquence des risques, mais aussi leur conséquence en termes de létalités des évènements (récidive et saignement grave). Au vu des essais prospectifs comparatifs disponibles, un traitement court (3 mois) est suffisant au décours d’une MVTE provoquée par un facteur de risque majeur réversible, tandis qu’un traitement prolongé doit être proposé au décours d’une MVTE non provoquée. Néanmoins, compte tenu des incertitudes qui demeurent, la conduite d’essais randomisés comparant différentes durées de traitement anticoagulant s’avère plus que jamais nécessaire.