Etude de l'attrition dentaire au sein d'une population médiévale adulte du Sud-Ouest de la France.
Auteurs : Esclassan R1, Boimond L, Sevin A, Donat R, Lucas S, Grimoud AMIntroduction. L'objectif de notre travail était d'étudier l'attrition dentaire dans un échantillon de maxillaires et de mandibules appariés du Moyen-Âge (ix au xv siècles). Matériels et méthodes. Nous avons sélectionné 58 individus adultes de sexe déterminé, 29 femmes et 29 hommes, dont le maxillaire et la mandibule étaient appariés et en bon état de conservation. Ils provenaient de la collection médiévale de Vilarnau-d'Amont (Pyrénées-Orientales). La classification de Brabant a été choisie pour étudier les différents niveaux d'attrition. Résultats. L'attrition était forte dans l'échantillon. Les premières molaires (Ml) maxillaires et mandibulaires étaient les plus atteintes. Il s'agissait surtout d'usure partielle de la dentine. Il n'y avait pas de différence d'usure significative entre les dents maxillaires et mandibulaires, même si les dents maxillaires semblaient légèrement plus usées. L'usure était symétrique entre les côtés droit et gauche. Il n'y avait pas de différence significative entre les hommes et les femmes. Discussion. L'attrition au Moyen-Âge était un phénomène global, intermaxillaire et symétrique. Elle était beaucoup plus sévère que de nos jours, rapide et généralisée en raison notamment de la charge abrasive de l'alimentation, de la cuisson des aliments, du mode de mastication et de l'intensité des pressions masticatoires.