Le retour en dialyse après échec de transplantation est un problème émergent dans les centres de dialyse. L’objectif de cette étude est de déterminer les conditions de prise en charge initiale en dialyse des patients en échec de greffe et leur devenir à court terme en épuration extrarénale.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective portant sur des patients ayant reçu une greffe rénale dans le centre régional de référence et retournant en dialyse après plus de six mois en transplantation dans un centre de la région pendant la période du 31 octobre 1986 au 03 mars 2004. La période de suivi est de un an pour tous les patients.RésultatsParmi les 600 patients transplantés pendant la période d’étude, 92 sont retournés en dialyse dont 69 après une durée en transplantation de plus de six mois. À l’initiation de la dialyse la clairance moyenne de la créatinine était de 13 ± 5 mL par minute. L’albuminémie moyenne était de 34 ± 6 g/L et l’hémoglobinémie moyenne était de 80,7 ± 10,7 g/L. La dialyse a été débutée dans un contexte d’urgence pour 39 sur 57 (50 %) patients et sur cathéter pour 14 sur 58 (25 %) patients. L’hémodialyse était la méthode de choix pour 59 sur 69 (85 %) patients, le retour dans la méthode d’origine était moins fréquent chez les patients traités par la dialyse péritonéale que chez les patients traités par hémodialyse (7/13 versus 49/52 ;p < 0,05). Le traitement immunosuppresseur a été interrompu dans la première année de traitement chez 52 sur 69 patients, une transplantectomie a été effectuée chez 35 sur 69 (50 %) patients. Treize sur 56 (23 %) patients ont présenté au moins une pathologie cardiovasculaire et 18 sur 55 patients (32 %) au moins une pathologie infectieuse.ConclusionMalgré un suivi néphrologique régulier les patients en échec de greffe débutent fréquemment la dialyse de façon non planifiée et en urgence. Une prise en charge plus précoce en dialyse des patients en échec de greffe est probablement nécessaire.