Objectif de l’étudeÉvaluer l’impact dosimétrique du blocage respiratoire au cours d’une irradiation conformationnelle du carcinome hépatocellulaire (CHC) et déterminer la phase respiratoire optimale de traitement (expiration ou inspiration).Patients et méthodesDeux scanographies ont été réalisées en inspiration et en expiration chez 20 patients atteints de carcinome hépatocellulaire. Le volume tumoral macroscopique a été délinéé sur l’acquisition en inspiration bloquée (GTVinsp) et celle en expiration bloquée (GTVexp). La fusion des deux volumes tumoraux macroscopiques a permis d’obtenir un volume tumoral macroscopique global (respiration libre). Le volume cible prévisionnel (PTV) était défini en rajoutant 1 cm autour de chaque volume tumoral macroscopique. Le foie, l’estomac, le duodénum, les deux reins, la moelle épinière et le cœur ont été délinéés. Trois plans dosimétriques ont été réalisés en expiration, inspiration et sur le volume cible prévisionnel global.RésultatsLa réduction moyenne du volume de volume cible prévisionnel avec un blocage respiratoire était de 33,5 ± 11,9 % par rapport au volume cible prévisionnel en respiration libre. La réduction moyenne obtenue de 50%, V20, V30, V40 et V50 (volume recevant respectivement au moins 20, 30, 40 et 50 Gy) était autour de 4 % en faveur du blocage. La valeur moyenne des probabilités de complications des tissus sains (NTCP) pour le foie était de 8,9 % en respiration libre, de 4,5 % en expiration et de 3,2 % en inspiration. Une amélioration globale des paramètres dosimétriques des organes à risque a été observée avec un blocage respiratoire.ConclusionPar rapport à la radiothérapie conformationnelle en respiration libre, le blocage respiratoire permet de diminuer le volume cible prévisionnel et les doses au foie sain et organes à risque. Le recours à cette modalité au cours des différentes techniques de radiothérapie (radiothérapie conformationnelle tridimenionnelle, RCMI et radiothérapie en conditions stéréotaxiques) peut être recommandé. Aucune phase du blocage respiratoire n’a démontré de supériorité.