L'île de Mayotte a été touchée à partir de janvier 2005, par une épidémie de Chikungunya. La séroprévalence a été de 38 %. Nous rapportons une étude rétrospective sur 5 mois (février-juin 2006), réalisée dans le service de pédiatrie-néonatologie du Centre Hospitalier de Mayotte. Elle a porté sur 50 enfants ayant eu une confirmation par biologie moléculaire de Chikungunya. L'âge moyen était de 9,3 mois et le sexe ratio H/F de 1,5. Les signes majeurs étaient une forte douleur (88 %), une fièvre élevée (82 %) et une éruption cutanée (80 %), moins fréquente chez les enfants de plus de 2 ans. Les formes neurologiques étaient rapportées chez 46 % des patients : hypotonie (22 %) touchant principalement le nouveau né, syndrome méningé (18 %) et convulsions (16 %) touchant essentiellement les enfants de plus de 2 ans. Les complications infectieuses étaient de type : pneumopathie (4 %), pyélonéphrite (2 %) et septicémie à Pseudomonas (6 %) possiblementnosocomiale . Les principales anomalies hématologiques étaient une lymphopénie (27 %) et une thrombopénie (16 %). La CRP était modérément élevée (en moyenne 25mg/l). Il existait une élévation des ASAT (24%) et des ALAT (10 %). Une hyperprotéinorachie était notée dans 30 % des cas. Au total, 25 cas ont nécessité plus de 10 jours d'hospitalisation ; deux décès ont été déplorés chez des nouveau-nés infectés avant 7 jours de vie. Les principaux facteurs associés à ces hospitalisations de plus de 10 jours ont été la prématurité et l'âge de l'enfant lors de l'infestation par le virus chikungunya.