Les conduites suicidaires au moyen d’une arme à feu représentent un problème majeur de santé publique tant au plan international que national. L’arme à feu se place en effet au deuxième rang des modes de suicide chez l’homme et au troisième chez la femme. À l’aide d’une étude rétrospective incluant 161 patients suicidants par arme à feu hospitalisés au CHU de Poitiers entre 1992 et 2005, nous mettons en évidence que ce groupe de suicidants constitue une population cliniquement différenciée des populations de suicidants utilisant d’autres moyens de suicide. Cette recherche s’inscrit dans la nécessité de s’engager dans la poursuite d’une réflexion autour du développement de stratégies de prévention des conduites suicidaires, en association avec la réduction de l’accès aux moyens létaux des sujets suicidaires et suicidants, politique qui reste à développer en France.