La reprise retardée de fonction rénale après transplantation se caractérise essentiellement par une nécrose tubulaire aiguë ischémique. Elle reste fréquente et n’a pas de traitement curatif. Toutefois, il est possible qu’un traitement d’induction par le sérum anti-lymphocytaire puisse diminuer le délai de récupération. Chez les patients ayant eu une reprise retardée de fonction, le traitement immunosuppresseur d’entretien doit tenir compte du sur-risque de rejet aigu à court terme et de la dégradation plus rapide de la fonction rénale à long terme. De ce fait, des biopsies de dépistage du rejet aigu doivent être réalisées systématiquement avant la fin du troisième mois et l’épargne de la toxicité des anticalcineurines doit être envisagée en les remplaçant immédiatement par un inhibiteur de la costimulation des lymphocytes T ou un inhibiteur du signal de prolifération si l’histologie rénale le permet. Dans tous les cas, les mesures classiques de néphroprotection restent indispensables.