La proportion des patients âgés (> 60 ans) en attente de greffe rénale a augmenté ces dernières années. Dans cette population, le risque de décès est plus élevé dans les 4 mois après la greffe. En revanche, avec la baisse de réactivité du système immunitaire avec l’âge, le risque de rejet aigu est moindre. Le choix du traitement immunosuppresseur doit tenir compte de ces spécificités, mais aussi des caractéristiques du donneur. La réalisation d’une induction semble souhaitable, pour alléger secondairement l’immunosuppression tout en réduisant le risque initial de rejet aigu. L’induction par un antagoniste du récepteur de l’interleukine 2, qui entraîne un risque d’infection moindre, est probablement à préférer. L’allègement de l’immunosuppression pourrait passer par la minimisation ou l’arrêt des anticalcineurines, voire leur remplacement d’emblée, mais l’intérêt de ces stratégies n’a pas été validé chez le patient âgé. De même, les alternatives thérapeutiques comme l’azathioprine ou l’acide micophénolique ont été peu testées dans cette population. Les inhibiteurs du signal de prolifération pourraient être intéressants car ils permettent de réduire le risque de cancer post-transplantation. Enfin, l’innocuité d’un arrêt précoce des corticoïdes pour diminuer le risque de complications métaboliques ou cardiovasculaires n’est pas encore démontrée. Ainsi, l’âge du receveur ne semble pas déterminer de stratégie spécifique, même si celle des patients à faible risque immunologique est le plus souvent adoptée. Des études prospectives randomisées, plus fiables, sont donc nécessaires pour pouvoir établir des recommandations pour le choix du traitement immunosuppresseur chez les patients âgés.