Les réactions allergiques aux pénicillines ont été rapportées au décours immédiat de leur commercialisation. La description croissante et fréquente de réactions anaphylactiques aux pénicillines dénote un problème de santé publique. Cinquante ans plus tard, l’hypersensibilité aux bêtalactamines représente la cause la plus fréquente des réactions médicamenteuses. L’hypersensibilité aux bêtalactamines peut être immédiate, ou retardée, selon le délai entre la prise médicamenteuse et les symptômes. Les tests cutanés (prick-test, test intradermique et patch-test) sont les méthodes diagnostiques les plus sensibles. L’exploration in vitro basée sur la quantification des IgE aux bêtalactamines par des techniques immunoenzymatiques (Fluorescent Enzyme Immunoassay [FEIA]), peut être utile pour identifier les faux négatifs au tests cutanés. Le test de provocation médicamenteuse est le moyen le plus fiable, toutefois sa réalisation nécessite des précautions particulières vu le risque pouvant y être lié. Afin de fournir une approche pratique de l’évaluation de l’hypersensibilité aux bêtalactamines, des algorithmes sont actuellement disponibles aussi bien pour les réactions immédiates que retardées. Ils sont fondés sur l’histoire clinique d’allergie, les tests cutanés, le FEIA et le test de provocation au médicament suspect. Enfin, des réactions croisées au sein des bêtalactamines, essentiellement entre les pénicillines et les céphalosporines, ont été rapportées, leur fréquence était longtemps surestimée. Des études récentes montrent que ces réactions demeurent rares, mais l’administration des céphalosporines aux patients ayant une histoire clinique d’allergie aux pénicillines nécessite la réalisation des tests cutanés aux déterminants des pénicillines, le médicament suspect et la céphalosporine à prescrire.