Alcool et grossesse : aspects diagnostiques et perturbation du signal placentaire de la vitamine A
Auteurs : Sapin V1L'alcoolisation maternelle pendant la grossesse est une réalité en France conduisant dans environ 1,5 naissance pour 1 000 à un tableau clinique majeur pour le nouveau-né dénommé « syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) » et dans 5 naissances pour 1 000 à des signes cliniques divers regroupés sous le terme « Ensemble des troubles causés par l'alcoolisation foetale ». Nos travaux présentés dans le cadre du prix scientifique 2007 de la SFBC se sont intéressés à deux aspects de ce problème de santé publique. Le premier a consisté à évaluer la pratique de la consommation d'alcool pendant la grossesse en Auvergne grâce à la mise en place d'une enquête clinicobiologique DATAMATER sur plus de 800 couples « mère-enfant ». En plus de confirmer la réalité d'une telle pratique en Auvergne (1,8 SAF pour 1 000 naissances), l'étude a souligné la faiblesse des outils biologiques permettant une aide diagnostique au clinicien, lors de tableaux cliniques frustes chez un nouveau-né où la question d'une alcoolisation maternelle est posée. Le deuxième versant exposé a fait le point sur les anomalies placentaires rencontrées lors du SAF, qui peuvent expliquer le retard de croissance intra-utérin. Afin de mieux comprendre la genèse des anomalies placentaires, nous avons proposé un mécanisme physiopathologique. L'alcool pourrait perturber la formation à partir du rétinol (vitamine A) d'acide rétinoïque, un morphogène fondamental pour le développement et le fonctionnement optimal du placenta.