La pathologie iatrogène est un important problème d’actualité. Les réanimations sont des services à risque de survenue d’événements indésirables (EI) liés aux soins et d’erreurs médicales. L’incidence des EI en réanimation varie de 3 à 31 % selon les publications. Ces variations tiennent essentiellement à la méthodologie du recueil des données. Celle-ci est primordiale. Les indicateurs doivent être standardisés (définitions consensuelles), faciles à colliger. La méthode de recueil doit être idéalement prospective, non punitive, confidentielle, indépendante au sein d’une équipe compliante et réalisée avec la participation de différents acteurs non seulement du service mais aussi extérieurs (biologistes, pharmaciens). Les facteurs de risque des EI en réanimation sont connus : âge et scores de gravité à l’admission élevés, avec prise en charge médicale et paramédicale plus importante. Les EI sont associés à une augmentation de la morbidité des patients en réanimation sans que l’on puisse affirmer formellement un rapport de causalité. Le surcoût lié aux EI a été chiffré à 3961 dollars aux États-Unis. La mortalité des patients présentant un EI est plus élevée mais aucune étude n’a démontré à ce jour que les EI constituaient un facteur de risque indépendant de mortalité en réanimation. Certains EI sont évitables (de 28 à 84 % selon les études). L’implémentation de procédures de sécurisation (PS) est donc capitale. De nombreuses modalités souvent faciles à mettre en œuvre existent : procédures de soins, structurelles et managériales. Le développement d’une culture de sécurité dans les établissements de soins est essentiel. C’est la première étape indispensable à une meilleure compréhension des professionnels de santé et du grand public.