Malgré la réduction du nombre d’embryons à transférer de trois à deux, la proportion de grossesse gémellaires reste élevée (entre 21 et 40 %). Des équipes scandinaves ont proposé dès le début des années 2000 le transfert électif d’un embryon (eSET), afin de réduire les complications maternelles, néonatales et psychologiques liées aux grossesses multiples. Des résultats compilés à partir d’études prospectives randomisées et d’études sur de grandes cohortes comparant le taux global de grossesses et le pourcentage de grossesse gémellaire dans les transferts d’un (eSET) ou deux embryons (DET) dans des populations ciblées confirment la disparition presque complète des jumeaux quand le eSET est envisagé avec maintien ou non du taux global de grossesse. La congélation et la nécessité de définir des critères de sélection des patientes à haut risque de grossesse multiple (âge, indication, rang de la tentative, nombre de top-embryons disponible…) sont des prérequis indispensables pour la mise en œuvre du eSET sans modifier le taux global de grossesse. L’extension de la pratique du eSET à une population non ciblée fait l’objet de controverses. La politique du eSET dans une population sélectionnée ou non dépend des objectifs que l’on souhaite atteindre et de la politique de santé définie par chaque pays (disparition des grossesses gémellaires avec baisse des taux de grossesse ou maintien d’un taux de grossesse stable avec un taux de grossesse gémellaire voisin de 10 %). La vraie question dont il faut débattre est de définir quel taux de grossesse gémellaire peut être considéré comme acceptable.