La médecine interne (MI), en France, est une spécialité dont l’exercice est très varié mais dont les contours de compétence peuvent sembler flous. De fait, cela peut faire hésiter les plus jeunes à pénétrer dans cette voie. À l’heure d’une médecine hyperspécialisée et technique, nous avons voulu savoir comment, en 2007, les internes et chefs de clinique-assistant (CCA) inscrits au diplôme d’état de spécialité (DES) de MI vivaient leurs stages (qualité de vie, intérêt pour la spécialité, qualité de la formation théorique, etc.) et quelle était leur vision de la spécialité. Nous avons pour cela procédé à une enquête par mail auprès de 280 internes et CCA. Sur les 104 réponses reçues, la majorité (54 %) des juniors envisageait de faire un DES complémentaire. Le temps de travail hebdomadaire déclaré était important, supérieur à 60 heures pour 57 %, les mêmes se disant souvent surmenés par leur travail. La majorité des internes et CCA éprouvent une grande satisfaction intellectuelle dans leur stage. Les juniors donnent leur vision de l’interniste : pour 89 %, il doit s’occuper, entre autre, de l’aval des urgences et des maladies systémiques ; pour 81 %, il doit affirmer son rôle de médecin de la polypathologie ; pour 53 %, il doit pouvoir exercer en ville. Les deux expressions privilégiées pour définir en une « phrase choc » la MI sont « la MI est l’art du diagnostic et du bon sens clinique au service du malade » et « la spécialité qui traite le patient dans son ensemble ». La spécialité de MI, globale et polyvalente, devient attirante en opposition à l’hyperspécialisation. Les juniors décomplexés, intellectuellement très satisfaits de leur choix de spécialité, souhaitent prendre en charge aussi bien des patients ayant des pathologies systémiques ou rares que des problèmes diagnostiques ou de prise en charge de patients polypathologiques arrivant aux urgences.