Les cardiothyréoses sont réputées rares en Afrique et donc souvent méconnues. Le but de ce travail a été d’en évaluer la fréquence, les données démographiques, les aspects étiologiques parmi les hyperthyroïdies. En quatre ans, 36 cardiothyréoses (groupe I) ont été colligées ainsi que 180 cas d’hyperthyroïdie (groupe II) avec une fréquence de 16,6 %. L’âge moyen était respectivement de 44,5 ± 13,3 versus 32,8 ± 11,4 ans (p < 10−6). Les cardiothyréoses ont compliqué essentiellement un goitre multi-hétéronodulaire (n = 18), et secondairement une maladie de Basedow (n = 14), un adénome toxique (n = 4), tandis que la cause principale des hyperthyroïdies du groupe II était l’adénome toxique suivi de la maladie de Basedow (72 cas, soit 40 %). Le tableau clinique des cardiothyréoses était dominé par l’insuffisance cardiaque dans 27 cas (75 %) et la fibrillation auriculaire persistante dans 22 cas (61,1 %). L’insuffisance coronaire est survenue dans quatre cas, les extrasystoles ventriculaires (trigéminisme) dans deux cas, unflutterauriculaire dans deux cas, un bloc auriculoventriculaire deuxième degré dans deux cas, une myocardiopathie dilatée dans dix cas (27,7 %), cardiomyopathie ischémique dans quatre cas, insuffisance mitrale importante dans un cas. Ce travail a confirmé la fréquence relative des cardiothyréoses, la place proportionnellement faible de la maladie de Basedow parmi les causes, et l’importance des cardiopathies associées à l’hyperthyroïdie.