Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) constituent un sous-groupe de cellules souches résidantes de la moelle osseuse (MO), au sein de laquelle elles interagissent de manière étroite avec les cellules souches hématopoïétiques (CSH) et permettent leur croissance et leur différenciation. Les CSM sont des cellules progénitrices non hématopoïétiques multipotentes qui constituent aujourd’hui un outil thérapeutique prometteur pour la régénération et la réparation tissulaire. De plus, elles présentent une action inhibitrice in vitro et in vivo sur les fonctions des lymphocytes T et B et sur les cellulesnatural killer(NK) et dendritiques. Bien que les mécanismes exacts de l’action immunomodulatrice des CSM ne soient pas totalement définis, leurs propriétés immunosuppressives ont conduit à leur utilisation en clinique humaine pour le traitement de la réaction de greffon contre l’hôte (GVH) et plus récemment de certaines maladies auto-immunes. Les données expérimentales obtenues chez l’animal et les premiers résultats cliniques sont encourageants, montrant notamment que les CSM pourraient faciliter le contrôle de la GVH, augmenter la croissance osseuse chez les enfants atteints d’ostéogenèse imparfaite, ou favoriser par exemple la récupération de la fonction myocardique après infarctus du myocarde. L’extension à l’homme des résultats observés sur les modèles expérimentaux de maladies auto-immunes (sclérose en plaque, encéphalomyélite auto-immune, fibrose et arthrite rhumatoïde) est actuellement débattue : les CSM seront-elles d’origine allogénique ou autologue ? Dans ce dernier cas les CSM issues des patients eux-mêmes sont-elles normales sur le plan phénotypique, fonctionnel, caryotypique ? Toutes les précautions sont-elles prises, notamment concernant la sécurité des CSM administrées après une phase d’expansion in vitro ? L’intérêt parfaitement légitime porté aux capacités de différenciation et d’immunosuppression des CSM, comme l’atteste le nombre d’articles parus récemment dans la littérature, doit être étayé par une connaissance approfondie des mécanismes cellulaires et moléculaires conduisant à une utilisation des CSM en thérapeutique humaine dans les meilleures conditions de sécurité et d’efficacité.