Il est évident que le but de tout traitement de l’infertilité est d’obtenir un enfant en bonne santé. Si le transfert d’un seul embryon (SET) sélectionné pour son excellente qualité permettait à toutes les femmes d’obtenir un taux de grossesse correct, il n’y aurait plus de discussion. Toute la problématique du SET réside en fait dans les vrais taux de grossesse obtenus, en France, tant après le transfert d’un embryon frais de qualité qu’après le transfert du ou des embryons congelés restants, qui ne sont pas ceux des pays nordiques. Toutes les études montrent que le transfert systématique d’un seul embryon à des femmes non sélectionnées fait certes chuter le taux de gémellaires mais abaisse le taux de grossesse. Les chances de grossesse sont fonction de la qualité embryonnaire, de l’âge de la femme et du rang de la tentative (données simples) mais aussi de sa réserve ovarienne, de son index de masse corporelle, de son éventuel tabagisme, toutes données impossibles à décrire dans une loi fixant le nombre d’embryons et justifiant une politique flexible, adaptée du nombre d’embryon à transférer. Plutôt que d’imposer le transfert de l’embryon unique dans la ou les premières tentatives, il est préférable de considérer que « chaque femme est unique et chaque couple unique » et de garder à chaque équipe la liberté du choix du nombre d’embryons à transférer, en fonction de chaque situation, l’objectif étant d’obtenir le plus grand nombre possible de naissances d’enfants en bonne santé et, sans diaboliser les grossesses gémellaires, de les limiter.