Le développement préimplantatoire aboutit à la formation d’un embryon appelé blastocyste et constitué de deux populations cellulaires : un épithélium, le trophectoderme, à l’origine d’une partie des annexes extraembryonnaires, et une masse de cellules indifférenciées, la masse cellulaire interne, à l’origine du fœtus et du reste des annexes. Le trophectoderme encercle la masse cellulaire interne et la protège ainsi du milieu environnant. Par ailleurs, après l’éclosion, le trophectoderme interagit avec la muqueuse utérine et l’envahit, jouant un rôle essentiel pour l’implantation de l’embryon. La divergence entre ces deux lignages est donc un événement fondamental pour l’émergence du fœtus et le bon déroulement du développement postimplantatoire. La mise en place d’une polarité cellulaire lors de la compaction au stade huit cellules permet l’existence de divisions asymétriques et ainsi la divergence de lignages. Des interactions cellulaires permettent ensuite de renforcer progressivement les différences phénotypiques des deux populations de cellules, les blastomères externes se différenciant en cellules épithéliales et les cellules internes étant maintenues dans un état indifférencié. Alors que les mécanismes cellulaires contrôlant la divergence de lignage semblent assez bien compris, de nombreux efforts ont été menés ces dix dernières années pour identifier la machinerie moléculaire impliquée dans ce processus et seront présentés dans cette revue.