Les antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de recapture de la sérotonine (ISRS) font partie des médicaments de référence des troubles anxieux. L’escitalopram a la spécificité et la puissance d’effet ISRS des plus élevées, permettant d’envisager une action particulièrement intéressante dans ces pathologies. Des résultats d’essais cliniques sont disponibles depuis peu dans quatre indications de troubles anxieux chroniques. Dans le traitement du trouble panique, une étude contrôlée comparant les effets de l’escitalopram, du citalopram et du placebo sur dix semaines a conclu à l’efficacité de l’escitalopram (10 mg/j) dans cette indication. Dans le trouble anxieux généralisé (TAG), plusieurs essais ont montré l’efficacité de l’escitalopram pour des traitements d’attaque sur huit semaines mais aussi à 24 semaines. Une étude de prévention des rechutes sur une période allant jusqu’à 76 semaines avec une taille d’effet importante permet d’obtenir plus de 80 % de maintien de la réponse à 24 semaines. L’escitalopram (10–20 mg/j) est également indiqué dans les phobies sociales généralisées, trois essais contrôlés ayant montré sa supériorité face au placebo, avec notamment une étude de prévention des rechutes à 24 semaines et des résultats comparables au TAG. L’efficacité clinique de l’escitalopram dans les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) a été étudiée récemment dans une étude réalisée sur 466 patients comparant trois groupes pendant 24 semaines : l’escitalopram 10–20 mg/j, la paroxétine 40 mg/j, le placebo. Les résultats montrent que l’escitalopram, notamment à la dose de 20 mg/j, est significativement plus efficace que le placebo et présente des avantages par rapport à la paroxétine : efficacité plus rapide (dès 6 semaines), pourcentage de patients répondeurs et en rémission plus élevé, meilleure tolérance, en particulier sexuelle. Une étude contrôlée a montré l’efficacité de l’escitalopram pour la prévention des rechutes de TOC à 24 semaines, avec un taux de rechute de 52 % lors du passage sous placebo contre seulement 23 % en cas de maintien de l’escitalopram. Ces résultats confirment l’intérêt de l’escitalopram dans le traitement des quatre troubles anxieux principaux, en termes d’efficacité, de tolérance à court et long terme et de prévention des rechutes pour les patients répondeurs à 12 semaines pour le TAG, les phobies sociales ou les TOC. L’efficacité pour la prévention des rechutes sur 24 à 76 semaines est particulièrement bien documentée avec une taille d’effet importante.