Ce travail a pour objectif de mettre en évidence les facteurs associés à l’anhédonie, ainsi qu’aux états dépressifs et anxieux dans le contexte de l’infection par le VIH. L’enquête ANRS-EN12-VESPA menée en 2003, auprès d’un échantillon représentatif de la population séropositive suivie en milieu hospitalier, a permis de recueillir des autoquestionnaires contenant les échelles HAD de dépression et anxiété, l’échelle d’anhédonie physique de Chapman, ainsi que des données sociodémographiques et sociocomportementales (n = 1427). Les facteurs indépendamment associés à l’anhédonie sont un âge élevé, un niveau d’éducation inférieur au baccalauréat, l’absence d’emploi et le fait d’être un homme contaminé par relation hétérosexuelle ou par usage de drogue (plutôt que par relation homosexuelle). Le sexe féminin, un niveau d’étude inférieur au baccalauréat, une charge virale détectable, l’absence d’emploi, l’absence de partenaire principal et le fait de rapporter de nombreux effets indésirables dus aux traitements sont des facteurs indépendamment associés à la survenue de troubles anxieux. L’absence d’emploi, un logement peu confortable, ne pas bénéficier de soutien social de la part de ses amis, rapporter de nombreux effets secondaires dus aux traitements, ainsi que présenter un syndrome lipodystrophique sont des facteurs indépendamment associés à la survenue de troubles dépressifs. Ces résultats qui permettent d’éclairer les relations entre anhédonie et dépression présentent des implications en terme de prise en charge. En effet, les facteurs déterminants de l’anhédonie et de la dépression sont observés au regard des principaux enjeux de la prise en charge de l’infection par le VIH.