Le cancer de l’œsophage est caractérisé par un essaimage ganglionnaire et métastatique qui sont erratiques, ce qui lui confère un pronostic sombre. La chimioradiothérapie concomitante exclusive de 50 Gy en 25 séances, réalisée selon le protocole du Radiation Therapy Oncology Group 85-01, a permis de voir que 25 % des cas des patients étaient en vie au-delà de cinq ans, alors qu’aucun patient ne survivait à cette maladie avec une irradiation seule. Les résultats de la chirurgie, même combinée à une chimioradiothérapie préopératoire, sont tout aussi décevants pour des tumeurs localement évoluées rendant l’indication d’une irradiation préopératoire très controversée. Les essais de modification du fractionnement, de l’étalement ou des volumes d’irradiation permettent de retrouver des taux de rechute locorégionale stable, aux alentours de 35 à 45 %. L’incidence en augmentation des adénocarcinomes doit faire rediscuter des volumes d’irradiation car la lymphophilie semble également différer des carcinomes épidermoïdes. À travers l’analyse des taux d’envahissements ganglionnaires pour chacune des deux formes histologiques (carcinomes épidermoïdes et adénocarcinomes), nous proposons des recommandations sur les volumes d’irradiation pour un patient atteint d’un cancer de l’œsophage. Enfin, nous avons analysé les taux d’échec locorégional en fonction des doses d’irradiation, ainsi que des volumes d’irradiation préconisés, pour contribuer à mieux comprendre l’absence d’impact d’une escalade de dose de radiothérapie dans les cancers œsophagiens dans le cadre d’une chimioradiothérapie exclusive.