Les syndactylies sont l’une des plus fréquentes anomalies congénitales de la main. Elles sont de sévérité variable et peuvent être isolées ou associées à d’autres anomalies dans le cadre de syndromes malformatifs. Leur traitement chirurgical est habituellement effectué entre les âges de six et 18 mois. La méthode de référence depuis plusieurs décennies associe une reconstruction commissurale par lambeaux à une couverture des faces latérales des doigts par greffes de peau totale. Les inconvénients esthétiques des greffes cutanées ont conduit depuis quelques années à tenter de traiter les syndactylies sans greffe, en utilisant des lambeaux de dessin amélioré et en pratiquant un dégraissage étendu des doigts. Ces techniques sans greffe ont d’abord été proposées dans le traitement des syndactylies partielles, puis dans celui des formes complètes. Cependant, lorsque le capital cutané est limité, et notamment en cas de syndactylie complexe ou touchant plusieurs rayons adjacents, le recours à des greffes cutanées reste utile. Les résultats esthétiques et fonctionnels sont habituellement excellents dans les formes simples. Dans les formes complexes c’est la sévérité des anomalies osseuses, articulaires et tendineuses qui détermine le pronostic fonctionnel.