La réalisation d’un appareillage dans le cas de malformations congénitales du membre supérieur est aujourd’hui encore soumise à controverse. Il y a les partisans d’un appareillage systématique précoce et ceux d’un non-appareillage, là aussi systématique et qui dénient tout intérêt à la mise en place d’une prothèse. La vérité, comme toujours, se situe entre ces deux extrêmes. Nous ne sommes pas ici dans une logique de restauration d’une fonction perdue. Il faut prendre en compte la situation présente, mais surtout essayer de se projeter dans l’avenir pour ne pas obérer la socialisation de ces enfants devenus adultes. La proposition d’un appareillage ne doit jamais être vécue comme une contrainte par les parents, encore moins par l’enfant. La décision sera le fruit d’une réflexion multidisciplinaire avec les parents et faisant intervenir le chirurgien, le médecin rééducateur, le kinésithérapeute et le prothésiste. L’appareillage proposé peut être, soit esthétique, soit fonctionnel. L’appareillage esthétique n’est pas complètement dénué de fonction et l’enfant intègre rapidement la prothèse dans ses activités quotidiennes. L’appareillage fonctionnel ne s’envisage qu’avec le matériel le plus performant à motorisation électrique. L’appareillage précoce (avant quatre ans) permet à l’enfant de construire son schéma corporel en intégrant la prothèse, sans que cela soit perçu comme une contrainte. On préserve ainsi l’avenir et l’apparition d’un désir d’appareillage. Un enfant déjà appareillé peut, à l’âge adulte, choisir librement : soit continuer à s’appareiller, en continu durant la journée, ou ponctuellement, en certaines occasions, soit abandonner l’appareillage en toute connaissance de cause.