En médecine, en radiothérapie oncologique, comme ailleurs, le principe de qualité n’a de sens que s’il est défini. En France comme partout, la radiothérapie a ses forces et ses faiblesses. Comme dans tous les pays, son avenir semble assuré par ses performances en termes de coût/efficacité comme par sa capacité à évoluer du triple point de vue de ses équipements, de ses métiers et de son organisation. Pourtant, la radiothérapie française est en crise. Les professionnels ont vu clair. Depuis plus de dix ans ils rappellent les autorités sanitaires à leurs responsabilités concernant les évolutions démographiques des radiothérapeutes et des physiciens, la rénovation des plateaux techniques, la modernisation des organisations, la promotion de l’évaluation des procédures et des résultats et le développement d’une plus grande équité dans les financements. Mais le retard pris, la mise sous pression des professionnels par l’État, ses services, ses agences et les médias à la suite des récents accidents, sont source de nombreux effets pervers et d’une grande inquiétude. L’accident d’Épinal a été l’initiateur d’un effort de professionnalisation de la gestion des risques, mais aussi d’une période troublée propice à une certaine confusion des esprits, au découragement et aux comportements protecteurs. Les risques ressentis par les professionnels semblent alors surtout provenir des autorités et des médias. Il apparaît que le thème de la qualité est au centre de tous les discours. Sous ce vocable, c’est en fait le respect des procédures liées à l’impératif de sécurité qui est privilégié par l’État et ses représentants. La sécurité apparente semble l’emporter sur la qualité réelle des pratiques. Le temps est donc venu d’une clarification des concepts de qualité et de sécurité, des organisations qui y concourent et de l’élaboration d’une stratégie claire rassemblant l’interprofession. Dans ce contexte, l’implication des sociétés savantes et en particulier de la Société française de radiothérapie oncologique est une nécessité.