Pour définir les mouvements d’une articulation, les cliniciens utilisent généralement des termes anatomiques. Ces termes sont parfaitement compréhensibles pour un mouvement simple, défini dans un plan anatomique. En revanche, l’utilisation de ces termes laisse persister une ambiguïté si l’on veut rendre compte de mouvements complexes ou de mouvements dans un plan qui n’a pas de réelle définition anatomique. C’est, par exemple, le cas du mouvement de rotation axiale interne–externe pour l’articulation trapézométacarpienne. Pour étudier les mouvements complexes, parmi les méthodes privilégiées par les mécaniciens figurent, en particulier, les « angles d’Euler » qui correspondent à trois angles de rotation autour de trois axes choisis dans un ordre donné, appelé séquence. Pour cela, la Société internationale de biomécanique a proposé la définition d’un « système d’axes articulaires » où chaque axe est lié à l’un des trois degrés de liberté fonctionnels d’une articulation. Le premier axe et troisième axe sont liés au segment proximal et au segment distal et le deuxième axe, dit « flottant », est perpendiculaire à chaque instant aux deux autres. Le présent travail propose l’application de ce principe à l’articulation trapézométacarpienne. Les deux degrés de liberté principaux, de flexion–extension et d’abbduction–adduction, sont définis selon des axes anatomiques classiques, liés respectivement au trapèze et au premier métacarpien. La rotation axiale interne–externe est, en revanche, définie de manière originale selon l’axe « flottant », qui n’a pas de définition anatomique mais est lié géométriquement aux deux autres.