La longueur du carpe et du tarse, des métacarpiens et des métatarsiens, des doigts et des orteils de 142 prosimiens a été mesurée. Le rapport en pourcentage a été établi pour chaque individu entre la longueur de chaque pièce osseuse et celle de son troisième métacarpien, afin d’éliminer les différences liées à la taille du reste du corps. Ce rapport a été comparé à celui de l’homme. Les variations caractérisées se sont manifestées au niveau des sous-familles.En ce qui concerne la mainLe carpe présentait les mêmes valeurs que celle de l’homme à l’exception de celui des indris, qui était plus court. Le pouce avait proportionnellement tantôt la même longueur que celui de l’homme, même parfois un peu plus, tantôt une taille plus petite chez les eulémurs, les hapalidés, les mégalapidés, les indris, les daubentinés et les pérodictus. Les différents métacarpiens, y compris le quatrième, étaient un peu plus courts que le troisième. Dans ces sous-familles, le deuxième rayon était aussi souvent plus court et même beaucoup plus court chez les mégalapidés et les périodictus. Les autres rayons étaient un peu plus longs, en particulier le quatrième qui pouvait dépasser le troisième dans d’assez nombreuses sous-familles.En ce qui concerne le piedLa longueur du tarse était extrêmement variable. Elle était deux fois plus grande chez les galagoïdés, nettement plus grande chez les tarsius et discrètement chez les hapalidés, un peu plus petite chez les autres lémuriens et beaucoup plus petites chez les autres prosimiens, rejoignant en cela la quasi-totalité des simiens. L’hallux était proportionnellement aussi long que celui de l’homme et parfois même plus long. Les métatarsiens étaient tantôt un peu plus, tantôt moins long, mais toujours entre eux sensiblement de même longueur. Les autres orteils étaient courts chez l’aye-aye (daubentiné), dont le pied apparaissait encore plus petit que celui de l’homme. Les orteils des autres prosimiens ressemblaient beaucoup aux doigts et chez le propithécus et le pérodictus, le quatrième prenait des proportions gigantesques.Établissement d’une relation anatomique et fonctionnelle entre la longueur des trios derniers rayons des mains et des pieds des prosimiens et la biomécanique de leurs articulations trapézométacarpiennes et de leurs premières articulations cunéométacarpiennes.