Les muscles oculaires ont des propriétés distinctes de celles des muscles des membres. Ils sont constamment épargnés dans certaines affections neuromusculaires ou au contraire atteints avec prédilection dans d’autres. Quand les manifestations oculaires sont inaugurales ou prédominantes, elles permettent de circonscrire le diagnostic étiologique et leur profil temporel permet d’orienter le clinicien vers une pathologie de la jonction neuromusculaire (myasthénie, botulisme…) ou du muscle (maladie mitochondriale, dystrophie oculopharyngée…). Dans d’autres situations (dystrophie myotonique, dystrophie facioscapulohumérale…), l’atteinte oculaire est au second plan des manifestations cliniques et doit être recherchée spécifiquement. Dans tous les cas, ces pathologies justifient une collaboration étroite entre le neurologue et l’ophtalmologiste. Lorsque la maladie neuromusculaire est connue, l’examen ophtalmologique est indispensable car des thérapeutiques sont possibles pour limiter le handicap visuel. À l’inverse, certaines manifestations oculaires, parfois discrètes, nécessitent d’être identifiées par les ophtalmologistes comme marqueurs d’une affection musculaire.