ObjectifsL’hypothyroïdie fruste (HTF) est définie par une TSH élevée avec T4 libre normale. Les objectifs de l’étude HYOGA étaient de décrire, au sein d’une population de femmes hypercholestérolémiques les symptômes associés à l’HTF ainsi que la qualité de vie en faisant appel au questionnaire SF-36.Méthodes1610 patientes âgées de 50 ans et plus, hypercholestérolémiques (cholestérol total entre 2,40 et 4,00 g/L) traitées ou non par hypolipémiant) ont été sélectionnées par 347 médecins généralistes. Une fiche reprenant les symptômes, les antécédents et les traitements, était complétée par le médecin et un questionnaire de qualité de vie (SF-36) était rempli par la patiente. Les examens complémentaires prescrits par le médecin et ses décisions thérapeutiques ont été analysés.RésultatsDes données permettant d’évaluer l’état thyroïdien avec précision ont été obtenues pour 721 (44,8 %) patientes. Parmi celles-ci, 120 patientes (16,6 %) avaient une hypothyroïdie fruste. Au sein de la population des femmes sélectionnées dans l’étude, 76,3 % d’entre elles avaient au moins un symptôme évocateur d’hypothyroïdie. Les signes les plus souvent observés étaient l’asthénie physique et intellectuelle, la fatigabilité musculaire et la frilosité mais ces symptômes existaient également en l’absence d’HTF (HTF−) sans différence significative entre les 2 groupes.La TSH était comprise entre 4 et 10 mUI/L dans 90 % des cas d’HTF. Parmi les patientes hypercholestérolémiques HTF+, 38,6 % n’avaient jamais eu de dosage de TSH. La qualité de vie était altérée dans l’HTF, avec un score résumé psychique significativement abaissé dans le groupe HTF+ par rapport au groupe HTF− : 36,21 ± 9,4 versus 39,4 ± 12,18 (p < 0,006). Il existait une diminution significative de la qualité de vie (score résumé psychique) lorsque la TSH passait d’une valeur comprise dans l’intervalle 2,5–4 à une valeur comprise entre 4 et 10 mUI/L (p = 0,01).ConclusionsCette étude a confirmé que l’HTF était plus fréquente dans une population de femmes de plus de 50 ans hypercholestérolémiques que chez les témoins de même sexe et du même âge. La qualité de vie était altérée avant que la TSH n’atteigne la valeur de 10 mUI/L, seuil où l’indication d’un traitement correcteur est retenue dans toutes les recommandations officielles. L’amélioration de la qualité de vie par la substitution en lévothyroxine reste à démontrer par des études prospectives contrôlées.