La prévention de la fièvre jaune (FJ) repose sur la vaccination qui devrait être systématique, en l’absence de contre-indication, pour tout déplacement en zone d’endémie. Une maladie postvaccinale potentiellement létale peut exceptionnellement survenir, consécutive à une recrudescence du pouvoir pathogène de la souche vaccinale. La vaccination est donc contre-indiquée en cas d’immunodépression sévère, mais elle peut parfois être envisagée en raison de la gravité de la maladie quand l’immunodépression est relative. L’état de santé des sujets âgés de plus de 60 ans doit être soigneusement évalué avant l’immunisation en raison d’un risque accru d’effet secondaire. La vaccination de la femme enceinte doit être évitée, toutefois elle est envisageable si un déplacement en zone d’endémie est indispensable. La vaccination des nourrissons est contre-indiquée avant l’âge de six mois. Les greffes d’organes solides, les déficits immunitaires congénitaux, les hémopathies malignes, les lymphomes, les cancers généralisés et l’administration de traitements immunosuppresseurs contre-indiquent cette vaccination. Les faibles doses de corticoïdes, les cures systémiques brèves et les infiltrations intra-articulaires ou tendineuses de corticoïdes autorisent la vaccination. Cette dernière est possible deux ans après une greffe de moelle osseuse, en l’absence d’immunosuppression ou de réaction chronique du greffon contre l’hôte. Une éventuelle transmission de l’immunité au receveur par la vaccination du donneur n’est pas documentée. Les patients infectés par le VIH, immunologiquement stables, asymptomatiques et ayant un taux de lymphocytes CD4 supérieur à 200 par millimètre cube peuvent être vaccinés. Un antécédent de pathologie thymique contre-indique ce vaccin. Un taux résiduel d’anticorps protecteurs peut dispenser d’une revaccination problématique.