Aujourd’hui, les praticiens médicaux s’intéressent peu à la découverte des bactériophages. Mais, de 1920 à 1940, la phagothérapie a été utilisée pour traiter différentes maladies infectieuses. En 1915, Félix d’Herelle a suivi des cas de dysenterie bacillaire. Il a observé des taches claires sur des cultures bactériennes à la surface de la gélose. En 1917, une note a été présentée à l’Académie des sciences : « sur un microbe invisible antagoniste des bacilles dysentériques ». D’Herelle appela ce microbe : « bactériophage ». En 1919, une importante épidémie de choléra des poules faisait rage en France. Pour d’Herelle, ce fut l’opportunité d’étudier le comportement du phage. Il a formulé l’hypothèse qu’il fallait être infecté par le bactériophage pour guérir. Un sujet s’améliore parce que dans son intestin, le phage est présent et exprime une activité à l’encontre des bactéries, ce qui entraîne la guérison. Les sujets infectés guérissent, propagent autour d’eux des bactériophages et l’épidémie s’éteint. La première administration humaine de phage a été réalisée en 1921 à l’hôpital des Enfants-Malades. Des patients atteints de dysenterie ont guéri rapidement. À partir de ce moment, des préparations variées de phage ont été produites et commercialisées. « Le laboratoire du bactériophage » a produit énormément de phages dirigés contre des maladies infectieuses courantes. Mais, en 1945, les antibiotiques sont apparus. Abandonnée dans le monde occidental, la phagothérapie a continué d’être utilisée à grande échelle dans les pays de l’Est.