ObjectifsÉvaluer l’application en pratique courante d’un protocole d’utilisation de l’oxymétrie de pouls fœtal pour la surveillance du rythme cardiaque fœtal pendant le travail, apprécier si le nombre de pH au scalp peut être réduit et déterminer la pertinence de l’oxymétrie de pouls fœtal sur la prédiction d’un « mauvais état néonatal ».Matériel et méthodesÉtude prospective observationnelle unicentrique incluant 449 patientes pendant deux ans. Les critères d’inclusion étaient : grossesse monofœtale, terme supérieur ou égal à 37 semaines d’aménorrhée, présentation céphalique, anomalie de rythme cardiaque fœtal. Le « mauvais état néonatal » a été défini par l’existence d’un des critères suivants : pH artériel au cordon ombilical inférieur ou égal à 7,15, déficit en base au cordon ombilical supérieur ou égal à 12 mmol/l, score d’Apgar à cinq minutes inférieur ou égal à 7, transfert en réanimation néonatale, détresse respiratoire secondaire et décès.RésultatsNotre étude a montré un respect du protocole dans plus de 80 % des cas. Le pourcentage de pH au scalp a été significativement réduit par l’utilisation de l’oxymétrie passant de 9,9 à 8,6 %. Les valeurs diagnostiques de l’oxymétrie fœtale pour un mauvais état néonatal au seuil de 30 % montraient une sensibilité de 9,1 %, une spécificité de 93,1 %, une valeur prédictive négative de 79,4 % et une valeur prédictive positive de 25,9 %. Au seuil de 40 %, ces valeurs étaient respectivement de 74, 51,6, 88,2 et 28,9 %.ConclusionL’utilisation de l’oxymétrie dans le respect du protocole permet d’être moins agressif pour la surveillance du travail en réduisant le nombre de pH au scalp. Ce travail semble également montrer qu’une saturométrie fœtale supérieure à 40 % peut être considérée comme rassurante sans grever l’état néonatal quel que soit le rythme cardiaque fœtal. En revanche, le seuil discriminant devant permettre de choisir entre l’extraction ou l’intensification de la surveillance reste à définir.