IntroductionLes infections cutanées àMycobacterium intracellularesont rares et presque exclusivement décrites chez l’immunodéprimé. Nous rapportons le cas d’une bursite chez un adulte immunocompétent.ObservationUn homme de 80 ans, ayant pour principal antécédent une tuberculose pulmonaire, avait une tuméfaction du coude depuis six mois, avec épanchement, correspondant à une bursite rétro-olécrânienne. Cette lésion évoluait vers l’abcédation et l’ulcération en regard. Une ponction du liquide articulaire trouvait la présence deM. intracellulare. L’examen histologique mettait en évidence des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires. La mise en culture révélait la présence deM. intracellulare. La recherche d’une immunodépression était négative. Une biantibiothérapie par clarithromycine et rifabutine était efficace avec une cicatrisation partielle à trois mois, mais avec des effets secondaires hépatiques et oculaires et une rechute à l’arrêt de la rifabutine. L’association éthambutol–clarithromycine permettait d’obtenir ensuite une guérison en dix semaines.DiscussionDes ostéomyélites, des arthrites, ainsi que des infections cutanées àM. intracellulareont été décrites chez les immunodéprimés ; seules de rares observations ont rapporté la survenue d’infection chez des sujets immunocompétents. Ces observations soulèvent la question d’une sensibilité individuelle aux infections à mycobactéries. Des défauts génétiques de l’axe interleukine-12–interféron gamma impliqué dans la réponse immunitaire aux infections à mycobactéries ont été mis en évidence.Mycobacterium avium-intracellularesont des mycobactéries résistantes aux antituberculeux classiques. Par analogie avec le traitement recommandé pour les infections pulmonaires ou disséminées, il convient d’utiliser des molécules qui ont prouvé leur efficacité in vitro et in vivo, en tenant compte de l’antibiogramme et des effets indésirables, notamment pour l’association clarithromycine et rifabutine : intolérance hépatique, uvéite.ConclusionCette observation montre l’intérêt, surtout si l’épanchement est post-traumatique, de la recherche systématique de mycobactéries par mise en culture du liquide articulaire et cela même si le sujet n’est pas immunodéprimé.