ObjectifsLes sarcomes utérins sont des tumeurs rares de l’utérus de mauvais pronostic. Ils sont caractérisés par une grande hétérogénéité histologique et leur symptomatologie n’est pas spécifique. Le but de cette étude est d’analyser notre expérience sur les sarcomes utérins, d’analyser leurs caractéristiques histopathologiques et cliniques, de discuter des difficultés diagnostiques et thérapeutiques qui leur sont associées et de comparer notre série aux données de la littérature.Patientes et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective des cas de sarcomes utérins pris en charge dans le service de gynécologie-obstétrique du centre hospitalier de Belfort entre 1996 et 2005. Nous nous sommes intéressés aux caractéristiques cliniques des patientes, aux caractéristiques anatomopathologiques, aux stades tumoraux en utilisant rétrospectivement la classification de la Fédération internationale de gynécologie–obstétrique (FIGO), aux types de traitements et au devenir des patientes.RésultatsDe 1996 à 2005, 15 cas de sarcomes ont été pris en charge dans notre service. Notre étude comportait six types histologiques : carcinosarcome (n = 5), léiomyosarcome (n = 3), rhabdomyosarcome (n = 2), adénosarcome (n = 2), sarcome stromal (n = 2) et sarcome indifférencié (n = 1). La moyenne d’âge des patientes au moment du diagnostic a été de 67,6 ans (extrêmes : 48 à 91 ans). Les métrorragies ont représenté la symptomatologie initiale la plus fréquente chez dix patientes (67 %). Le délai entre l’apparition de la symptomatologie initiale et le diagnostic histologique de sarcome a été en moyenne de 17,1 semaines (extrêmes : une à 60 semaines). Chez dix patientes (67 %), le diagnostic de sarcome a été porté rétrospectivement après analyse histologique de la pièce d’hystérectomie et chez trois de ces patientes seulement (30 %), l’association examen clinique et échographie pelvienne avait permis de suspecter une pathologie maligne. Une biopsie d’endomètre a été réalisée chez neuf patientes et cette biopsie a été négative dans trois cas (33,5 %). Quatorze patientes (93 %) ont bénéficié d’un traitement chirurgical : hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale chez toutes et lymphadénectomie pelvienne complémentaire chez quatre d’entre elles. Au moment du diagnostic, huit patientes ont été considérées stade I de la FIGO, une patiente stade II, trois patientes stade III et deux patientes stade IV. Chez six patientes, un traitement complémentaire a été associé à la chirurgie : association radiocuriethérapie dans trois cas ; curiethérapie dans un cas et chimiothérapie dans deux cas. Au moment de l’analyse, quatre patientes ont été perdues de vue, quatre patientes sont décédées et avec un recul moyen de 25 mois, l’évolution a été favorable chez sept patientes.Discussion et conclusionLes sarcomes utérins sont des cancers rares de mauvais pronostic. Ces tumeurs n’ont pas de symptomatologie spécifique et sont caractérisées par une grande hétérogénéité anatomopathologique. Leur diagnostic doit être précoce, car la survie des patientes est corrélée au stade tumoral à la découverte. Paradoxalement, ce diagnostic est souvent retardé et posé rétrospectivement lors de l’analyse histologique de la pièce d’hystérectomie.