Faut-il encore effectuer des biopsies des glandes salivaires accessoires?
Auteurs : Baeteman C1, Guyot L, Bouvenot J, Chossegros C, Cheynet F, Loudot C, Serratrice J, Attarian SIntroduction. La biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) est un examen de pratique courante dans notre discipline. De nombreux résultats reviennent normaux et on peut se poser la question de son utilité. Nous avons cherché à répondre à deux questions : quel est l'intérêt diagnostique de la BGSA en fonction de l'affection recherchée et existe-t-il une corrélation entre le résultat histologique de la BGSA et le diagnostic final ? Matériel et méthode. Quatre-vingt-seize BGSA ont été effectuées chez des patients suspects de maladie de Gougerot-Sjôgren, de sarcoïdose, d'amylose ou d'autre maladie auto-immune. L'histologie a mesuré le score de Chisholm, recherché l'amylose et les granulomes sarcoïdosiques. Le diagnostic final a été fourni par le service prescripteur. Résultats. La spécificité de la BGSA a été de 100 %, mais sa sensibilité a été moindre et dépendante de l'étiologie : 75 % pour le Gougerot, 67 % pour l'amylose, 60 % pour la sarcoïdose et 14 % pour les autres maladies auto-immunes. Discussion. La BGSA est recommandée dans les syndromes de Gougerot-Sjôgren ; elle est également utile dans le diagnostic de l'amylose. Son intérêt pour la sarcoïdose paraît modéré. La BGSA n'est pas un outil diagnostique utile pour les autres maladies auto-immunes. La BGSA effectuée chez des patients ciblés, à la recherche d'un seul diagnostic (Gougerot-Sjôgren, amylose, sarcoïdose ou une autre maladie auto-immune), améliore nettement la spécificité et la sensibilité de cet examen. La problématique tient plus au recrutement des patients qu'à l'examen lui-même.