Parmi les antipsychotiques de deuxième génération, l’aripiprazole dispose d’un nouveau profil pharmacologique, différencié principalement par un effet agoniste partiel des récepteurs dopaminergiques D2 et D3. Cinq études d’efficacité à court terme, portant sur 1648 patients souffrant de schizophrénie ou de troubles schizoaffectifs en rechute aiguë, ont démontré une efficacité supérieure au placebo et comparable à celle de l’halopéridol et de la rispéridone. Le profil de tolérance à court terme se caractérise par une moindre incidence des effets secondaires extrapyramidaux et de la somnolence que sous halopéridol. Deux mille six cents quatre-vingt-cinq patients ont été suivis à long terme (26 à 52 semaines) dans cinq études cliniques versus placebo et halopéridol, olanzapine, quétiapine et rispéridone : celles-ci démontrent une efficacité comparable aux autres antipsychotiques sur le maintien de la réponse au traitement et sur le délai avant rechute. Les effets secondaires classiques des antipsychotiques diminuent à long terme ; versus olanzapine, un profil de tolérance glucidique et lipidique nettement en faveur de l’aripiprazole est complété par une moindre incidence de l’hyperprolactinémie. L’aripiprazole est efficace sur l’ensemble des dimensions de la schizophrénie : symptomatologie positive et négative, dépressive et anxieuse. Il semble avoir un intérêt tout particulier sur la dimension cognitive, ce qui devrait inciter à explorer plus complètement sa place dans le traitement des schizophrénies débutantes. Son schéma thérapeutique et ses modalités d’instauration sont des critères essentiels dans le succès du traitement, en particulier lors des substitutions aux autres antipsychotiques. L’originalité pharmacologique et clinique de l’aripiprazole pourrait justifier la terminologie d’ « antipsychotique de troisième génération ».