Malgré les recommandations du Collège national des gynécologues obstétriciens français et internationales, la non réalisation de la suture péritonéale au cours de la césarienne est toujours sujette à controverse. Le but de cette revue de la littérature est d’exposer les risques et les bénéfices de l’absence de suture du péritoine, en particulier en terme d’adhérences pelviennes. À court terme, il a été largement démontré que l’absence de suture du péritoine pariétal réduisait la durée d’intervention, améliorait les suites opératoires sans augmenter les complications postopératoires immédiates. En revanche, les données concernant l’incidence des adhérences pelviennes sont plus contradictoires. Plusieurs critères ont été utilisés pour l’évaluer : l’incidence et la densité des adhérences au cours de césariennes ou de chirurgies pelviennes ultérieures, la durée opératoire, le délai incision-naissance lors de la césarienne suivante et l’infertilité dont les adhérences pelviennes sont une des étiologies. La plupart des études présentent de nombreux biais, rendant les résultats fragiles. Cependant, deux études randomisées comparant les adhérences pelviennes au cours de la seconde césarienne ont montré que l’absence de suture péritonéale était sans effet ou réduisait le risque d’adhérence. Ces résultats sont concordants avec ceux de trois autres études ne rapportant aucune modification de la fertilité des patientes.En conclusion, les données actuelles confortent les recommandations des sociétés scientifiques nationales et internationales, en faveur de l’absence de suture péritonéale.