Gammapathies monoclonales de signification indéterminée et maladies auto-immunes: étude de trois observations sénégalaises.
Auteurs : Diallo S1, Ndiaye FS, Pouye A, Lèye A, Touré MA, Diop S, Dièye T, Ka MM, Thiam D, Diakhaté L, Diop TMLes gammapathies monoclonales de signification indéterminée ou «monoclonal gammapathy of undetermined significance » (MGUS) sont peu étudiées dans la littérature africaine. Nous en rapportons trois observations. Il s'agit de trois patientes âgées de 63, 59 et 64 ans, dont chacune présentait une affection auto-immune connue faite, respectivement, d'une thrombopénie auto-immune, un syndrome auto-immun multiple (composé d'un syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS), d'une polymyosite et d'un vitiligo) et d'un SGS. La MGUS avait été révélée par une électrophorèse des protéines sériques réalisée à titre systématique qui objectivait dans tous les cas un pic monoclonal dans la région des gammaglobulines. L'immuno-fixation des protéines sériques mettait en évidence une immunoglobuline de type IgG lambda (1 cas) et IgG kappa (2 cas). Le médullogramme était sans particularité, avec notamment un taux de plasmocytes non dystrophiques compris entre 1 et 4 %. Le traitement instauré était celui préconisé pour les affections auto-immunes sous-jacentes. L'évolution avait été favorable avec une stabilisation aussi bien des pathologies associées que du pic monoclonal aux différentes électrophorèses de contrôle. Le recul de suivi actuel est en moyenne de 3 ans. Les MGUS qui semblent rares en milieu hospitalier africain devraient être cherchées chez tout sujet âgé ou patient ayant une infection notamment virale ou une pathologie auto-immune, comme chez nos malades. Une réalisation plus systématique de l'électrophorèse des protéines sériques devrait révéler d'une augmentation de leur fréquence. Leur diagnostic impose un suivi clinicobiologique régulier compte tenu de leurs possibles complications en hémopathies malignes, principalement en myélome multiple.