En 1999, la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) a publié des recommandations sur la sédation à entreprendre au cours et au décours de l’intubation en milieu préhospitalier, en préconisant notamment l’induction en séquence rapide. Le but de cette étude était de déterminer l’impact de ces recommandations sur les pratiques.Patients et méthodeIl s’agit d’une étude clinique rétrospective multicentrique. Les interventions de trois services mobiles d’urgence et de réanimation (Smur) ont été analysées sur des périodes de quatre mois en 1998, 2000 et 2004. Tous les patients ayant bénéficié d’une intubation endotrachéale en dehors de l’arrêt cardiaque ont été inclus. Les principaux critères étudiés étaient les protocoles d’induction et d’entretien de sédation, le motif d’intubation et la survenue d’évènements indésirables. Cette analyse de dossiers était complétée d’un questionnaire adressé aux médecins des trois Smur. Il visait à déterminer leurs habitudes d’intubation, de sédation, leur connaissance de la conférence d’experts et leur source d’actualisation des connaissances médicales.RésultatsCinq cent trente et un patients ont été inclus. Parmi les patients intubés par voie orotrachéale (84 %), le taux d’utilisation de l’induction en séquence rapide était de 23 % en 1998, 45 % en 2000 et 68 % en 2004. L’entretien de la sédation était conforme aux recommandations dans 45 % des cas en 1998, 68 % en 2000 et 75 % en 2004. Parmi les 62 médecins ayant répondu au questionnaire, 90 % réalisent une induction en séquence rapide pour l’intubation orotrachéale et 92 % déclarent utiliser le protocole de sédation recommandé ; 82 % déclarent avoir lu le texte court de la conférence.ConclusionIl existe une bonne adhésion des cliniciens aux conclusions de la conférence d’experts de la Sfar sur la sédation en situation préhospitalière.