Réseau de surveillance moléculaire de la chimioré- sistance de Plasmodium falciparum a la chloroquine et a la pyriméthamine dans la vallée du fleuve Niger, au Niger.
Auteurs : Ibrahim ML1, Hassane H, Konate L, Adamou S, Ousmane I, Adehossi E, Jeanne I, Duchemin JBAprès l'apparition de la résistance de Plasmodium falciparum à la chloroquine en Afrique, la plupart des programmes nationaux de lutte contre le paludisme ont changé leur traitement de première ligne du paludisme non compliqué. Comme recommandé par l'OMS, un réseau de surveillance de la résistance aux antipaludiques (RSRA) a été mis en place au Niger, dans la vallée du fleuve Niger, à partir de décembre 2004. Il repose sur la collecte active d'échantillons sanguins sur papier buvard. Leur analyse permet la confirmation biologique de paludisme, quel que soit le niveau de la formation sanitaire, en associant la recherche d'antigène plasmodial à celle de mutations des gènes pfcrt et pfdhfr par PCR-RFLP. Cette méthode simple permet le criblage d'un nombre important d'échantillons et leur intégration dans un système d'informations géographiques pour l'analyse spatiale des mutations. La mutation K76Tdu gène pfcrt et la mutation S108N du gène pfdhfr ont été retrouvées respectivement chez 50,8 % et 57 % des échantillons testés. Aucun foyer de plus forte résistance n'a été retrouvé dans la zone étudiée, ni aucune différence significative, selon le niveau des formations sanitaires. Sans pouvoir remplacer les tests d'efficacité clinique, la méthodologie proposée de collecte et de traitement des échantillons représente un avenir réel pour la mise en place de réseaux de surveillance et de suivi de la chimiorésistance en Afrique.