Description et objectifsLes dysplasies corticales focales de Taylor (DCFT) représentent une entité pathologique particulière, responsables d’une épilepsie partielle pharmacorésistante sévère, le plus souvent extratemporale. Le traitement chirurgical peut permettre la guérison de l’épilepsie si la résection lésionnelle est complète. Cependant, leur identification en imagerie peut être difficile et l’absence d’anomalie visible sur les séquences IRM habituelles n’est pas rare et leur localisation fréquente au niveau du cortex central limite les possibilités d’exérèse complète. Nous rapportons une série de patients opérés pour une épilepsie associée à une DCFT localisée dans la région centrale.Patients et méthodesParmi 34 patients consécutifs opérés entre 2000 et 2006 pour une DCFT, 17 avaient une lésion localisée dans la région centrale. L’IRM était considérée initialement comme normale chez huit patients, mais pour cinq d’entre eux une discrète anomalie gyrale était mise en évidence en seconde analyse. La TEP au18FDG (16 patients) montrait un hypométabolisme focal chez 15, concordant avec les anomalies IRM lorsque celles-ci étaient visibles. Une SEEG, réalisée chez 13 patients, a mis en évidence les anomalies caractéristiques des DCFT dans dix cas. Lors de la résection, les stimulations corticales et sous-corticales au niveau du cortex dysplasique n’ont pas révélé de réponses motrices.RésultatsUn déficit moteur ou sensitif postopératoire était observé dans 13 cas (dont quatre sévères), complètement régressif chez sept. Six patients conservent une séquelle motrice ou sensitive mineure. Quatre patients ont été réopérés en raison de la récidive des crises et la seconde exérèse a confirmé la présence de tissu dysplasique résiduel dans trois cas. Avec un recul moyen de 3,7 ans, 16 patients (94 %) étaient en classe I de Engel (dont 65 % en classe IA).ConclusionLa chirurgie des DCFT en région centrale offre un excellent résultat sur les crises lorsque la résection est complète, au prix de séquelles fonctionnelles peu ou non invalidantes. En cas d’échec, une réintervention peut être réalisée sans morbidité permanente ajoutée et conduire à la suppression des crises. De nouvelles techniques de détection peropératoire de ces lésions pourraient améliorer leur résection complète en région fonctionnelle.