IntroductionLa prise de phénylbutazone expose à des effets indésirables fréquents, très variés et parfois graves. Nous rapportons pour la première fois une observation de syndrome de Sweet associé à une sialadénite, induite par la prise de phénylbutazone.ObservationUne femme de 54 ans traitée pour des lombalgies, neuf jours auparavant par de la phénylbutazone durant trois jours, voyait apparaître une parotidite et une sous-maxillite bilatérale, puis une éruption fébrile érythémateuse, œdémateuse et pustuleuse, résistant aux antibiotiques. Les examens biologiques montraient un syndrome inflammatoire majeur avec hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, thrombocytose, anémie et cytolyse hépatique. Le bilan infectieux et auto-immun était négatif. L’examen histologique d’une biopsie cutanée confirmait le diagnostic de syndrome de Sweet. Une corticothérapie générale entraînait la disparition de la symptomatologie clinique et biologique.DiscussionUne sialadénite induite par la phénylbutazone est un effet secondaire rare et méconnu, qui peut s’accompagner d’une réaction systémique. Dans notre observation, le syndrome de Sweet correspond aux critères bien définis de syndrome de Sweet médicamenteux. Il correspond vraisemblablement à une réaction systémique par hypersensibilité médicamenteuse, au même titre que la sialadénite.