De nombreux serpents sont capables d’immobiliser rapidement une proie, grâce aux neurotoxines de leur venin. La plupart de ces serpents appartiennent aux familles des élapidés et des hydrophidés, mais de telles toxines ont été également isolées dans les venins de certains vipéridés et colubridés. Les neurotoxines ophidiennes peuvent être classées en plusieurs catégories : celles qui inhibent la transmission synaptique (neurotoxines postsynaptiques et présynaptiques) et celles qui la facilitent de façon excessive (dendrotoxine et fasciculine). Leur toxicité est dose-dépendante. En revanche, elle est peu dépendante du temps d’action, l’effet du venin étant extrêmement rapide. La conséquence clinique de ces toxines est un tableau neurologique potentiellement fatal, le syndrome cobraïque, qui peut entraîner la mort en quelques heures par paralysie respiratoire. Ce syndrome représente une urgence thérapeutique, d’autant que la fixation irréversible des toxines rend incertain l’effet de l’immunothérapie antivenimeuse une fois un délai de quelques heures dépassé.