Stress oxydant et risque cardiovasculaire absolu chez des diabétiques de type 2 du centre tunisien
Auteurs : Kassab A1, Leban N, Ferchichi S, Feki M, Ben Limem H, Chaeib L, Miled AIntroduction : les maladies cardiovasculaires constituent les complications les plus redoutables chez les diabétiques. Le calcul du risque cardiovasculaire absolu (RCVA) est fondé sur des équations qui sont souvent remises en question. Le but de ce travail est d'évaluer le RCVA chez des diabétiques de type 2, d'une part, et d'établir des éventuelles corrélations avec le statut oxydant et/ou le statut antioxydant, d'autre part. Matériel et méthodes : 183 diabétiques de type 2 et 200 témoins ont constitué la population d'étude. Le RCVA est évalué selon l'équation de Laurier. Le statut oxydant a été évalué par la détermination de l'homocystéine, le peroxyde d'hydrogène (H2O2) et les substances réagissant à l'acide thiobarbiturique dans les LDL (LDL-TBARS). Le statut antioxydant est évalué par la détermination de l'activité de la superoxyde dismutase (SOD) et celle de la glutathion peroxydase ; du statut antioxydant total (SAT), des vitamines A, E et du zinc. L'hémoglobine glyquée (HbAlc) et la microalbuminurie ont été mesurées par turbidimétrie. Résultats : quatre-vingt-dix pour cent des diabétiques appartiennent aux groupes à risque moyen et élevé. Le RCVA chez les hommes a doublé à chaque augmentation de 4 μmol/L d'homocystéine, de 50 μmolfL d'H2Ο2 et de 20 mg/L de la microalbuminurie. Le groupe du RCVA à risque élevé a montré une activité de la SOD et une zincémie les plus basses et un pourcentage d'HbAlc le plus élevé. Nous n'avons pas constaté une différence significative du LDL-TBARS, du SAT, de la GPx, des vitamines A et E entre les différents groupes du RCVA. La relation étroite entre le RCVA et l'homocystéine confirme le rôle de celle-ci dans la genèse de l'athérosclérose. L'auto-oxydation de l'homocystéine produit du H2Ο2 qui serait à l'origine de l'augmentation de LDL-TBARS. La relation étroite observée entre le RCVA et la microalbuminurie confirme bien son rôle prédicteur dans les maladies vasculaires. La fuite urinaire de l'albumine serait la conséquence d'une hyperhomocysteinémie. Conclusion: l'introduction de l'homocystéine dans l'équation du calcul du RACV pourrait améliorer cette estimation.