ObjectifIl n’y a pas de consensus quant au traitement de la tumeur rectale primitive en situation métastatique. L’intérêt de la radiothérapie rectale est discuté au cas par cas.Patients et méthodesTrente-sept patients atteints de tumeur rectale d’emblée métastatique ont été traités par irradiation première entre septembre 1994 et décembre 2004. Nous avons analysé l’intérêt d’une (chimio)radiothérapie première en termes de tolérance du traitement, de contrôle local, de résécabilité et de survie globale.RésultatsLa durée médiane de suivi était de 30 mois. Vingt-quatre tumeurs étaient réséquables au moment du diagnostic tant pour le site primitif que les métastases (groupe potentiellement curable). Treize patients n’étaient pas réséquables d’emblée (groupe traité à visée palliative). Trente-trois patients ont reçu une chimioradiothérapie concomitante, dix une radiothérapie seule, 67,5 % des patients ont présenté des effets secondaires de grade 1 ou 2 (échelle soma LENT). Au total, 86,5 % des patients ne présentaient plus de symptômes pelviens six semaines après l’arrêt de la radiothérapie. Six tumeurs ont progressé pendant la radiothérapie. Après la radiothérapie, vingt et un patients ont pu être opérés de la tumeur rectale. L’exérèse des métastases a été possible chez 12 patients du groupe traité à visée curative mais pour aucun patient du groupe traité à visée palliative.ConclusionDeux groupes de patients atteints de tumeur rectale métastatique peuvent être individualisés en fonction du pronostic de la maladie : certains sont opérables d’emblée, d’autres sont en situation palliative dès le diagnostic. Dans notre série, la (chimio)radiothérapie apparaît un traitement faisable en pratique malgré des effets secondaires digestifs ou urinaires de grades 1 à 2 fréquents. Cependant, en l’absence de traitement chirurgical, le contrôle des symptômes locaux reste limité dans le temps.