Trois tableaux équivalents regroupant 24 patients qui ont en commun les éléments suivants sont présentés : l’usage excessivement répété d’un instrument qui peut être celui de l’écriture, un instrument de musique ou un outil, l’installation après cet usage intensif d’un phénomène neurologique central qui comporte une dystonie localisée à la main ou à la bouche dans l’un des tableaux ; un tremblement dans un autre ; l’association d’un tremblement et d’une dystonie dans le troisième, le tout précisément localisé dans le territoire musculaire correspondant à cet usage. Nous insistons sur le rôle prédominant de l’usage instrumental excessivement répétitif par rapport à celui de la fonction ou de la tâche, associé à un facteur probable de susceptibilité génétique. L’absence d’amélioration par le repos distingue cette pathologie centrale des problèmes locaux qui intéressent les activités répétitives. Faute de prise en charge thérapeutique, quand l’activité en cause est poursuivie, l’évolution est lentement péjorative. Elle se fait en trois stades : (1) trouble spécifique intéressant exclusivement l’usage d’un instrument déterminé ; (2) atteinte élargie touchant d’autres activités ; (3) éventuellement une dystonie non spécifique plus ou moins associée à un tremblement ou un tremblement postural, toujours dans la localisation initiale. La conséquence thérapeutique à déduire du rôle pathogène du geste répétitif est de conseiller un nouvel apprentissage de l’usage instrumental, associé à la consigne de varier les nouveaux usages gestuels.