IntroductionLa tuberculose est une maladie en recrudescence. Elle peut s’avérer grave, en particulier chez les personnes immunodéprimées. Les cas de tuberculose dans les services d’oncologie-pédiatrique sont rares et la stratégie de prise en charge n’est pas codifiée. Les recommandations françaises indiquent un traitement systématique de ces enfants. En raison d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses éventuellement sévères, nous avons décidé de mettre en place un protocole de dépistage visant à ne traiter ces enfants qu’en cas de stricte nécessité.ObjectifsLe but de cette étude est de mettre en place et évaluer un protocole de dépistage et de prise en charge de la tuberculose, suite à un contage tuberculeux chez 2 membres du personnel soignant et administratif, au sein d’un service d’oncologie-pédiatrique.MéthodesLe protocole de dépistage a été élaboré par un comité multidisciplinaire associant oncologues, pneumologues, radiologues pédiatres, médecins du travail, comité de lutte contre les infections nosocomiales, direction de l’hôpital et service de lutte contre la tuberculose. La liste des enfants susceptibles d’avoir eu un contact avec le personnel bacillifère a été établie. Deux groupes de risque ont été définis en fonction de l’âge et du degré d’immunosuppression des patients : un groupe dit à « haut risque » de développer la maladie, composé des enfants ayant moins de 2 ans ou ayant eu une chimiothérapie anticancéreuse intensive et un groupe dit à « bas risque », regroupant tous les autres enfants. Le dépistage a été réalisé en 3 étapes espacées de 2 mois. Il associait la recherche des antécédents vaccinaux, les signes cliniques d’infection tuberculeuse et l’imagerie thoracique. Une réunion multidisciplinaire se tenait à la fin de chaque phase du dépistage. Le traitement a été décidé au cas par cas : l’avis spécialisé d’un pneumologue pédiatre était demandé avant la mise en route d’un traitement. Nous n’avons pas abordé dans notre étude le problème du personnel médical et paramédical qui a été dirigé vers la médecine du travail.RésultatsD’avril 2004 à avril 2005, 85 enfants (31 garçons et 49 filles ; âge médian de 7,3 ans [0,3–24]) ont été dépistés. Soixante étaient en cours de traitement. Vingt appartenaient au groupe à haut risque. Le dépistage était complet chez 32 % des patients. Une anomalie évocatrice a été découverte lors d’un scanner thoracique, mais un bilan plus complet s’est révélé négatif. Une chimioprévention n’a été décidée que dans 3 cas. Un enfant a été traité par isoniazide pendant 6 mois en raison d’un virage de l’intradermoréaction à la tuberculine. Deux enfants ont été mis sous traitement antituberculeux (bithérapie dans un cas et mon...