IntroductionLe traitement antibiotique des infections urinaires féminines est essentiellement probabiliste. Il est indispensable de disposer de données actualisées sur l’évolution des résistances des bactéries le plus souvent impliquées dans ces maladies. Ce travail avait pour but d’étudier la sensibilité des isolats deEscherichia coliresponsables d’infections urinaires dans une population féminine d’une même région, en comparant cette sensibilité en ville et à l’hôpital.MéthodesDe mai 2003 à avril 2004, les infections urinaires féminines consécutives diagnostiquées chez les patientes hospitalisées au CHU de Rennes et dans la clientèle communautaire de 6 laboratoires d’analyse médicale de l’agglomération rennaise ont été incluses dans notre étude. La sensibilité à 7 antibiotiques (aminopénicilline, coamoxiclav, céphalosporine de 3egénération, cotrimoxazole, quinolone de 1regénération, fluoroquinolone, fosfomycine) des isolats deE. colia été mesurée par des techniques conventionnelles.RésultatsMille huit cent trente-huit infections urinaires ont été diagnostiquées chez les patientes hospitalisées au CHU de Rennes (n = 893) et dans la clientèle communautaire (n = 945). Les taux de résistance des isolats hospitaliers et communautaires étaient respectivement de 47,9 et 39,2 % aux aminopénicillines, 47,3 et 25,4 % au coamoxiclav, 19,2 et 14,1 % au cotrimoxazole, 14,3 et 5,7 % aux quinolones de 1regénération, 8,9 et 3,7 % aux fluoroquinolones. Ces taux étaient significativement plus élevés à l’hôpital qu’en ville (p < 0,02). À l’inverse, la résistance aux céphalosporines de 3egénération injectables (2,3 et 1,1 %) et à la fosfomycine (0,9 et 1,1 %) était similaire et rare dans les 2 groupes.ConclusionL’activité des céphalosporines de 3egénération injectables et de la fosfomycine surE. colia peu varié au cours du temps, à l’inverse de ce que l’on observe pour la plupart des autres antibiotiques utilisés habituellement dans le traitement des infections urinaires.